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22 Ao�t 1998 Stade V�lodrome
l'OM bat Montpellier 5 � 4 (0 - 4)
Arbitre Mr Sars 56070 Spectateurs
BUTS BAKAYOKO (15' et 34'), ROBERT (19'), SAUZEE (23')
MAURICE (61'), DUGARRY (64' et 71'), ROY (84'), BLANC (90' s.p.)
OM PORATO, GALLAS, BLANC, DOMORAUD, BLONDEAU, ROY, GOURVENNEC (CAMARA 46'),
BRAVO (DUGARRY 60'), PIRES, MAURICE, RAVANELLI Entraineur COURBIS
MONTPELLIER MARTINI, BAILLS, SAUZEE, SILVESTRE, FUGIER (MAHOUVE 65'), SERREDSZUM,
ROUVIERE, DOS SANTOS, GRAVELAINE, BAKAYOKO (DELAYE 73'), ROBERT Entraineur
GASSET
"Droit au but".
Jamais, sans doute, la devise de l'Olympique de Marseille n'aura aussi
bien coll� aux basques d'une soir�e renversante. |
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Neuf buts, soit un toutes les dix minutes, c'est ce que retiendront abruptement les statistiques. Mais, en fait, l'espace d'une heure et demi, l'OM et Montpellier ont proc�d� avec bonheur � l'exp�rimentation prolong�e et bien involontaire d'un football total. Celui qui donne forc�ment aux attaquants le statut de h�ros et aux d�fenseurs celui de z�ros.
Celui, �galement, qui permet de mettre en �vidence les principales caract�ristiques
-pouss�es jusqu'� l'extr�me ou � la caricature selon les circonstances-
du fonds de jeu et de la force de r�action de chaque �quipe.
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Chacun leur tour, comme � confesse, Marseillais et Montpelli�rains se sont
donc "pr�t�s" au spectacle des ombres et lumi�res avec une �tonnante
et parfaite harmonie.
Endossant l'un apr�s l'autre les habits de lumi�re, les deux �quipes ont
propos� deux visages bien distincts.
Presque trop manich�ens, d'ailleurs, pour para�tre totalement fiables.
Des changements d'attitude et de comportement aussi radicaux que spectaculaires
qui am�nent en tout cas toute une s�rie d'interrogations.
Surtout dans le clan marseillais, parfois embarrass� au moment de r�pondre
� chacune des questions que l'impensable sc�nario ne pouvait que soulever. |
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Constat sign� Rolland Courbis : "Pendant qurante-cinq minutes, nos
adversaires ont parfaitement jou� le coup et marqu� quatre buts en cinq
occasions. Une efficacit� monstrueuse, largement facilit�e il est vrai
par notre propre production.
Nous n'�tions m�me pas mauvais, nous �tions carr�ment ridicules ! J'avis
m�me d�j� commenc� � pr�parer les excuses, tellement j'avais honte".
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L'entra�neur de l'OM tente de trouver un d�but d'explication � cette faillite
collective : "Ce n'est pas difficile, personne n'�tait pas en place,
ni � sa place. Un vrai chantier ! L�, nous avons vu que nous �tions toujours
en pleine construction .Et si � l'intersaison nous avions promis d'aligner
quatre joueurs � vocation offensive (NDLR : Pires, Gouvennec, Maurice et
Ravanelli en d�but de match) tout en essayant de conserver notre solidit�
d�fensive, on a pu s'apercevoir de la difficult� de notre t�che. |
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Nous ne sommes pas encore au point. " Des approximations tactiques
et (re)positionnement tr�s l�che qui n'�chappa pas non plus � Laurent Blanc.
"En premi�re mi-temps, nous ne formions pas une �quipe. Il y avait
seulement onze joueurs qui semblaient perdus sur le terrain. Sans aucun
liant. Presque perdus." Un sentiment de d�sordre et de malaise que
Robert Pires v�cut, pour sa part, assez mal : "Lorsque vous arrivez
dans un club comme l'OM, vous vous faites une joie de jouer au V�lodrome.
Mais l�, en l'espece de quarante-cinq minutes, je me suis retrouv� en plein
cauchemar. J'avais l'impression d'�tre sur un bateau qui coulait petit
� petit, qui faisait naufrage.
Les buts d�filaient et on ne faisait rien pour freiner notre chute. "
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La faute, �videmment � des moussaillons phoc�ens lymphatiques, mais aussi, et m�me surtout, � des corsaires montpelli�rains partis � l'abordage du navire olympien sans peur. |
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Xavier Gravelaine, qui conna�t parfaitement le vaisseau d'en face pour l'avoir quitt� quelques semaines plus t�t, a (malgr� l'issue) pris pas mal de plaisir lors de cette tentative de mutinerie : |
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"Notre d�but de rencontre a �t� carr�ment exceptionnel ! Nous nous
trouvions parfaitement et le ballon circulait sans aucun probl�me. Moi,
je me suis vraiment bien amus� au sein de cette �quipe. Malheureusement,
et on s'en doutait un peu, cela n'a pas dur�...".
"Mener 4-0 � la mi-temps avait un c�t� un peu surr�aliste qui m'inqui�tait,
avouera plus tard l'entra�neur de Montpellier, Jean-Louis Gasset. |
Malheureusement pour les hommes de Louis Nicollin, la r�verie s'arr�ta
� la pause, comme si l'esprit offensif avait oubli� de changer de c�t�
� la mi-temps.
"Je n'ai pas tard� � m'apercevoir q'un deuxi�me match comme�ait, raconte
alors Gasset. Apr�s que Fugier a rat� leK.-O. (NDLR : un duel perdu face
� Porato d�s l'entame de la seconde mi-temps pour inscrire un cinqui�me
but). Marseille a commenc� � se mettre en place et � d�ployer en prenant
pas mal de risques. " |
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"Tout d'un coup, reprend Jean-Louis Gasset, Marseille s'est r�veill�.
Plus d'entreprenants, plus agressifs, on avait l'impression que c'�taient
onze nouveaux joueurs. Avec Blanc et Dugarry, ils ont tout pris de la t�te.. |
Un changement de physionomie �galement dict� par la foi de Courbis transmise
� ses troupes lors de la pause.
"En continuant de la sorte, on risquait de rentrer aux vestiaires
en fin de match avec six ou sept buts dans les valises.
A domicile, cela fait un peu d�sordre ! Alors, j'ai simplement rappel�
aux gars que nous avions une mi-temps pour prouver que nous avions quelque
chose dans le pantalon. C'est toujours facile � dire, mais c'est tr�s r�confortant
lorsqu'on arrive � ce r�sultat." La rentr�e de Dugarry constitue d'ailleurs pour moi le tournant de la rencontre, car il a vraiment �t� d�terminant, nous obligeant sans cesse � reculer." |
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Laurent Blanc:
"J'avais en effet d�j� connu pareil renversement de situation avec
Barcelone en quarts de finale retour de la Coupe d'Espagne face � l'Atletico
Madrid. Men�s 0-4 � domicile, apr�s avoir perdu � l'aller 0-1, nous avions
finalement gagn� 6-4 en inscrivant le but de la qualification dans les
ultimes secondes. C'est marrant, mais j'ai pens� � ce match � partir du
moment o� nous avons marqu� notre second but" |
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