Avril 1990 OM Benfica 2 - 1, Benfica OM 1 - 0 , la main de Vata
Fiche du match aller
4 Avril 1990 Stade V�lodrome
l'OM bat Benfica 2 � 1 (2 - 1)
Arbitre Mr Courtney(Angleterre) 43248 Spectateurs
BUTS SAUZEE (16'), PAPIN (44') LIMA (10')
OM CASTANEDA, AMOROS, SAUZEE, MOZER, DI MECO (VERCRUYSSE 68e), TIGANA,
DESCHAMPS, GERMAIN, WADDLE, PAPIN, FRANCESCOLI Entraineur GILI
BENFICA SILVINO, JOSE CARLOS, RICARDO, ALDAIR, VELOSO, PANEIRA, THERN (DIAMANTINO
75e), HERNANI, VALDO, LIMA (DOMINGO 65e), MAGNUSSON Entraineur ERIKSON
Ainsi, c�est une main bleue, celle de Thierry Henry, qui nous a envoy�
en Afrique du Sud.
La main prise dans le sac, faute avou�e est � moiti� pardonn�e.
Comme Maradona, pour sa main de dieu, et le modeste footballeur angolais
Vata Matanu Garcia surnomm� Vata qui, en 1990, priva l�OM d�une finale
de Coupe d�Europe.
Fiche du match retour
18 Avril 1990 Stade de la Luz
Benfica bat l'OM 1 � 0 (1 - 0)
Arbitre Mr Van Langenhove (Belgique) 120000 Spectateurs OM - CASTANEDA - AMOROS, SAUZEE, MOZER, DI MECO (DIALLO 87e) - TIGANA, DESCHAMPS,
GERMAIN - WADDLE (VERCRUYSSE78e), PAPIN, FRANCESCOLI Entraineur GILI BENFICA - SILVINO, JOSE CARLOS, SAMUEL, ALDAIR, VELOSO, PANEIRA, THERN (PACHECO
52e), HERNANI, VALDO, LIMA (VATA 52e) MAGNUSSON Entraineur ERIKSON
BUT VATA (83e)
Avec la main bleue et la main de Dieu, il y eut celle du diable.
Apr�s un match exceptionnel au V�lodrome, malheureusement mal conclu par
les Olympiens (2 � 1 seulement), les Marseillais s�inclin�rent 1 � 0 au
stade de la Luz � 7 minutes de la fin sur ce but irr�gulier.
L�arbitre belge, M. Van Langenhove, valida le but. 1-0, la balle au centre
et passez muscade.
L�OM ne s�en remettra pas et devra attendre l�ann�e suivante pour se hisser
en finale.
Bernard Tapie d�clara qu�il avait tout compris ce jour l�.
C�est l�un des pires souvenirs qui hantent les supporters marseillais.
Ce douloureux �pisode est rest� dans les m�moires des joueurs. Et notamment
du plus illustre d�entre eux, Jean-Pierre Papin.
"J�ai perdu une demi-finale de C1 sur une main que tout le monde a
vu sauf l�arbitre. On a eu la haine".
Et visiblement, vingt apr�s, la ranc�ur n�est pas dig�r�e :
"Aujourd�hui, je crois que j�aurais encore un sentiment comparable
mais si �a m�arrivait comme entra�neur, j�essaierai de calmer mes joueurs,
parce que j�ai compris combien le r�le de l�arbitre est difficile."
Et oui, mon JPP, c�est ainsi.
Un jour ou l�autre, on est d�un cot� ou de l�autre de la barri�re.
Mais revenons vingt ans en arri�re pour cette double confrontation entre
l'OM et le Benfica avec une place � gagner en finale de la Champion's League,
et pas contre n'importe qui, contre le grand Milan AC de Gullit, Baresi
et Van Basten, et qui domine le football mondial.
Ce jour l�, l'OM entra de plain-pied dans l'Europe du football.
Jusque l�, les Olympiens s'�taient frott�s � des �quipes moyennes et avaient
du baisser pavillon contre les grands comme l'Ajax ou la Juventus. Mais
l�, c'�tait une demi-finale de Champion's League, face � une �quipe qui
l'avait gagn�e deux fois et qui avait �t� encore finaliste en 1988.
Malheureusement, au match aller au V�lodrome, la d�fense Marseillaise encaissa
rapidement un but d�s la 10�me minute, Castaneda manquant d'assurance.
Sauz�e �galisa rapidement et JPP inscrivit le 2�me juste avant la mi-temps.
La seconde fut �blouissante, rythm�e par un Francescoli qui r�ussit tout
ce qu'il voulut, sauf mettre la balle au fond des filets.
On n'avait jamais vu une �quipe fran�aise ayant atteint une telle pl�nitude
dans un match de Coupe d'Europe. Pas m�me Saint-�tienne et Reims.
Cet OM avait tout d'un finaliste de la Coupe des champions bien qu' il
dut se contenter d'un maigre succ�s par 2 � 1, avec l'importance de ce
but marqu� � l'ext�rieur par les Portugais.
Pourtant, les Olympiens avait submerg� le Benfica de Lisbonne et acquis
leurs premi�res lettres de noblesse europ�ennes.
Le pronostic �tait donc malgr� tout favorable.
Nous sommes le 18 Avril 1990, il y a bient�t 20 ans.
A la Luz, dans une ambiance surchauff�e o� des supporters Marseillais sont
un peu molest�s, les Olympiens ont choisis de jouer la carte du contre.
Waddle, Francescoli, Papin,ont quelques �clairs de g�nie (8e, 30e, 37e)
mais ne peuvent marquer ce but qui changerait tout et lui donnerait de
l'oxyg�ne.
A la pause, le score est toujours vierge (0-0) et les cent vingt mille
supporters redoublent leurs chants, certains d�une victoire � venir.
Benfica, qui devait pourtant gagner pour se qualifier, se cr�e peu d�occasions
sauf sur balles arr�t�es comme ce coup franc de Valdo qui passe de peu
� c�t�.
L�OM cherche ses marques sur la pelouse du stade la Luz mais, sans s��garer
tout de m�me, les Marseillais subissent la tourmente, la t�te dans les
�paules mais ne c�deent pas.
L�OM aussi peut marquer � un quart d�heure de la fin sans ce sauvetage
de Samuel qui suppl�e son gardien.
Alors que Gili vient de remplacer Waddle par Vercruysse, Tigana est contr�
au moment o� il semblait en mesure d�ouvrir le score.
Les minutes passent, les supporters de l�OM croient que leurs favoris vont
r�sister jusqu�au bout.
On joue la 83eme minute, la tension est insoutenable.
Corner pour le Benfica.
Valdo, le futur Parisien le tire, la balle s'�l�ve et....
Laissons la parole au Su�dois Magnusson, pas Roger le notre, celui de Benfica:
"Six ou sept fois, cette saison, d�j� nous avons marqu� sur cette
combinaison. De mani�re parfaitement valable. Mais l�, quand la balle m'est
parvenu, j'�tais en sandwich entre deux d�fenseurs : j'en ai �t� g�n�,
je n'ai donc pas pu doser ma reprise, et voil� pourquoi elle est arriv�e
un peu trop loin pour Vata."
Voil� pourquoi le diable l'a happ�e de la main, s'est offert le paradis
et a exp�di� directement les Marseillais en enfer.
Car l'OM le conqu�rant, s'�tait peu � peu liqu�fi�, recroquevill� sur un
r�sultat trop fragile au moment o�, d'habitude, il frappe ses grands coups.
A 0-0 chez l'adversaire, avec un simple 2 � 1, le temps passe en faveur
de l'�quipe qui re�oit et � qui un holdup peut �tre suffisant,
Tandis que l'autre, le cul entre deux chaises, se crispe forc�ment sur
un nul de plus en plus al�atoire.
G�rard Gili avait beau d�clarer que ��l'OM a rat� la qualification au cours
de la deuxi�me mi-temps du Stade-V�lodrome, en ne concr�tisant pas sa domination��,
ce qui n'est pas faux, il l'a peut-�tre aussi laiss� �chapper � La Luz,
avec une option d�fensive manifestement contre nature.
Bernard Tapie en col�re contre la terre enti�re poussera son cr�do:
"J'ai r�agi contre les journalistes qui nous traitaient de ��petit
club�� .
Eh bien, ce soir, j'ai compris pourquoi l'OM �tait un petit club, nous
n'avons pas sur faire la diff�rence, parce que au manque de r�ussite sont
venues s'ajouter les d�cisions d'arbitres pas toujours en notre faveur
� l'aller, franchement contre nous au retour.
Mais j'apprends vite. La saison prochaine, croyez-moi, cela ne nous arrivera
pas. Jamais plus nous n'encaisserons un but de la main."
Lui non, mais l'Irlande oui, un soir de Novembre 2009...
Et pendant que tout Marseille pleurait, Vata rigolait.
L�OM attendra encore trois ans pour satisfaire son ambition europ�enne,
et quatre pour v�rifier que ce n'est pas donn� � tout le monde d'entrer
dans la cour des grands.
Mais la main de Vata Matanu Garcia restera � jamais grav�e dans l'histoire
Olympienne, comme un signe du destin, celui qui fait que rien n'est jamais
gagn�, m�me � quelques minutes de la fin.
Dans l'�quipe Olympienne jouait un jeune joueur de 22 ans, il s'appellait
Didier Deschamps.
Au moment o� l'OM sous sa conduite est en passe de retrouver son lustre
d'antan, nul doute qu'il y pensera fortement le jeudi 11 Mars � 21h 05,
� l'Est�dio de La Luz, la lumi�re en Portugais.