OM Olympique de Marseille

Coupe de France 1927 OM bat Quevilly 3 � 0

Archives Miroir des Sports
6 Mai 1927 Stade de Colombes
OM bat Quevilly 3 � 0 (2 - 0)

Arbitre Mr Quittemel, 23800 Spectateurs
Buts Durand (34eme) , Gallay (36eme) , Devaquez (89eme)
OM All� - Cl�re, Schnoeck - Jacquier, Cabassu, Durbec - Devaquez, Durand, Boyer, Crut, Gallay
Quevilly W. Puddefoot, Demeilleurs, Fearre, Hecquet, Bonnardel, Groult, Verdun, Willig, Fagris, Guillard, D�ans.
Clere, Schnoeck, Seitz, Jacquier, Durbec, Cabassu
Devaquez, Durand, Boyer, Crut, Gallay
Article Le Miroir des Sports 10 Mai 1927

La rencontre Marseille-Quevilly fut une des bonnes finales de Coupe de France figurant au palmar�s de l��preuve nationale du ballon rond.

Elle n�a pas �t� de la m�moire les fameux duels Red Star-Olympique et Marseille-Cette, elle ne les a pas fait regretter non plus.
C�est assez dire que l�int�r�t du match entre les M�ridionnaux et les normands fut consid�rable et que l�action mouvement�e plut tant aux profanes qu�aux spectateurs avertis des choses du football.La partie fut un choc entre l��lan spontan� et la course r�fl�chie, entre l�impulsion et le jeu organis�, entre la bonne volont� pure et simple et la qualit�.
Pendant les premi�res minutes, Quevilly d�ploya sa m�thode habituelle de jeu ardent, omnipr�sent, constamment transform�, rectifi�, am�lior�. L�Olympique de Marseille, surpris par les coups de boutoir incessants de son adversaire, fut quelque peu d�sorient� et domin�. Il ne perdit pas pied, mais il tarda � se mettre en action positive, � prendre la mesure de son rival et � commencer l��dification de son football constructif.
Si Quevilly, par l�interm�diaire de son aile gauche D�ans-Guillard, faillit d�un rien marquer deux fois des buts sur coup de t�te,il m�ritait amplement un tel avantage, et la r�ussite de pareils essais auraient maintenu le match � un niveau qu�il n�atteignit plus par la suite.
Toute l��quipe quevillaise donnait alors � plein. Les arri�res Farret et surtout Demeilliez brisaient net toute offensive marseillaise et r�approvisionnaient constamment leurs avants en ballons fort utiles.Les demis soutenaient de tr�s pr�s leur attaque. Bonnardel, qui subit une terrible �clipse en seconde mi-temps, faisait feu des quatre fers et accentuait la pression de ses attaquants sur le but gard� par All�.Quevilly ayant manqu� d�un rien l�acquisition d�un avantage tr�s pr�cieux l�Olympique de Marseille �vita le d�sarroi et la panique pour reprendre, petit � petit, le contr�le des op�rations. Il aurait peut-�tre senti passer le vent de la d�faite si Quevilly avait maintenu sa pouss�e.
Malheureusement l��quipe de Bonnardel ne tint pas- elle ne pouvait pas tenir -pendant une heure et demie de jeu � une allure aussi endiabl�e. Elle se mit � baisser de pied, surtout en d�fense.Celle-ci c�dant du terrain et Bonnardel �tant submerg� par sa rude besogne de demi-centre, l�Olympique s�organisa, b�tit des offensives, se montra sous son vrai jour et monta � l�assaut du camp de son rival. Une erreur de Bonnardel, emp�tr� avec le ballon, donna � Durand l�occasion de marquer un premier but, d�un rapide shot du gauche. Un mauvais arr�t de Walter sur un � bott� � de Devaquez permit � Gallay d�inscrire un deuxi�me point � l�actif des Proven�aux.
Les 25.0000 spectateurs, tous port�s � �pouser la cause du plus faible contre le plus fort, sentirent que l�instant �tait critique pour Quevilly. G�n�reusement, sportivement, ils encourag�rent les Normands les stimul�rent par des cris des applaudissements, cependant que toute action irr�guli�re ou m�me banale des Marseillais �tait s�v�rement critiqu�e, soulign�e, siffl�e.Malheureusement, l�allure du jeu avait �t� si rapide, la qualit� du football si �lev�e et le soleil se montrait si implacable, que les Normands ne purent pas r�agit. Bonnardel fut le plus s�v�rement atteint.
Oppos�, � la redoutable triplette Durand-Boyer-Crut, il passa continuellement au travers et, comme il avait manifestement donn� � ses deux partenaires, Hecquet et Groult, l�ordre de ne pas l�cher d�une semelle Gallay et Devaquez, il n�eut jamais le loisir de se reposer sur ses co�quipiers et de reprendre son souffle.
Les deux buts ayant �t� acquis avant la mi-temps, l�Olympique de Marseille, s�r de sa sup�riorit� et justement confiant en une victoire d�cisive, s�appliqua � fournir du beau football. Peu inquiet des attaques de Quevilly, que l�arri�re Schnoeck, qui fut le roi du terrain, balaya avec aisance et un �-propos superbe, l��quipe marseillaise s��vertua � se montrer digne de son titre de premi�re �quipe fran�aise.
Devaquez fut un peu sacrifi� dans la d�monstration ;
l�actif et m�me parfois trop bouillant et tr�pidant Durand, l�athl�tique Boyer haut en d�tente et court dans ses dribbles 
Crut, au shot incomparable ; Gallay, rapide adroit et excellent dans ses centres, ravirent l��il des spectateurs. Leur beau jeu consola la foule d��ue de voir Quevilly d�finitivement surclass� par son redoutable adversaire.
R�p�tons que Schnoeck fut le meilleur homme sur le terrain. Il fut le rempart de la d�fense marseillaise. Bien plac�, aussi d�cid� sur l�homme que sur le ballon, puissant dans ses arr�ts et ses d�gagements, clairvoyant dans ses passes, le bel athl�te blond fournit une partie digne de tous �loges.
D�s que l�ancien l�gionnaire sera naturalis� Fran�ais, quelle belle recrue il fera pour l��quipe de France, � c�t� de Wallet !
Marseille ne marqua qu�un seul but, tout � fait vers la fin du match, contre les Quevillais, pas l�interm�diaire de Devaquez. Il aurait pu en obtenir d�autres, s�il s��tait plus souci� de l�accumulation des points que de la facture du jeu. On ne saurait le bl�mer d�avoir pr�f�r� la qualit� au nombre.
Demeilliez qui est � Quevilly ce que Schnoeck est � Marseille, se montra �galement tr�s brillant. Seules, la taille et l�habitude des grands matches ont permis � Schnock d��clipser son rival de l��quipe adverse.
Apr�s ces deux joueurs, il faut citer, sur un m�me plan, chez les Marseillais, Gallay,Devaquez, qui pourtant, fut peu utilis�, Boyer, Crut, Durand, Drubec, Cabassu, All�. Vous voyez que les noms de joueurs sont nombreux. La preuve est ainsi faite que Marseille se comporta tr�s honorablement. A Quevilly, l�aile gauche D�ans-Guillard fut, avec Demeillez, un l�gitime sujet de fiert� pour les supporters normands.
OSZAR »